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Perçue au début de l'astronomie moderne comme une gêne à l'observation,
la poussière du milieu interstellaire est devenue au fil du temps
un sujet d'étude significatif à mesure que son implication dans
de nombreux processus astrophysiques devenait évident.
La poussière joue un rôle dans la thermodynamique et la chimie du
milieu interstellaire, notamment comme régulateur thermique et comme
catalyseur. Elle intervient entre autre dans l'évolution des galaxies,
la formation des étoiles et des systèmes planétaires et peut-être
aussi les origines de la vie. Les grains de poussière participent
au cycle de la matière (gaz et poussière), en allant du milieu interstellaire
jusqu'aux étoiles puis en revenant au milieu interstellaire.
Si cette gêne existe toujours, notamment pour les objets les plus
lointains car la poussière obscurcie galaxies et étoiles qui se
trouvent 'derrière' en absorbant le rayonnement que ces objets émettent.
Elle est de fait opaque à de nombreuses longueurs d'ondes, notamment
le visible, et seules les observations dans l'infrarouge sont capables
de s'en affranchir.
Les astronomes ont mis au point des logiciels et des modèles informatiques
capables de détecter la poussière à beaucoup plus haute résolution
à partir de son rayonnement infrarouge ce qui de fait ouvre la voie
à une nouvelle façon de l'étudier et partant de là tous les
objets qui se trouvent 'derrière'.
Armés de ses modèles informatiques et d'instruments terrestres et
spatiaux toujours plus puissants, les astronomes sont aujourd'hui
en mesure de travailler sur la structure des galaxies cachées par
de la poussière qui agit comme relais du rayonnement émis par les
étoiles situées derrière puis réémis dans l'infrarouge.
De fait, on attend beaucoup d',
le télescope spatiale infrarouge de l'Agence spatiale européenne
qui sera lancé en 2008. Il sera en mesure de détecter ce type de
signal.
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