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Que cela plaise ou non, la militarisation de l'espace a déjà débuté avec à la clé une course aux armements spatiaux qui risque de briser l'équilibre stratégique en vigueur depuis la chute du Mur de Berlin en 1989.
Traités internationaux
Si les traités internationaux sur le droit d'utilisation de l'espace
et en particulier le , un traité international ratifié en 1967 relatif
au contrôle de la militarisation de l'espace n'excluent pas la mise
en orbite d'armes spatiales tant que ces dernières ne sont pas des
armes de destructions massives, les responsables politiques butent
sur la définition de ce qu'est une arme spatiale. S'agit t'il d'une
arme située dans l'espace menaçant des objectifs spatiaux et terrestres
ou faut t'il également inclure des armes terrestres dirigées contre
des objectifs spatiaux ?
Ca n'a l'air de rien, mais cette question est à l'origine de difficultés
diplomatiques importantes dans ce domaine ! Notez que le Traité
de l'espace a été signé que par les USA, la Russie, le Royaume-Uni
et la France. Les grands absents sont la Chine, le Japon, l'Inde,
le Canada.
Aujourd'hui, le monde doit faire face à une militarisation passive
de l'espace qui a débuté avec le début de la Conquête spatiale
! S'il est indéniable que quelques Etats investissent dans la militarisation
active de l'espace, avec la ferme intention de se doter de capacités
d'attaque de grandes capacités, aucun programme de cette nature
a abouti.
Course aux armements spatiaux
Cette course menée, notamment, par les Etats-Unis, la Chine et dans
une moindre mesure la Russie force les autres puissances spatiales
à revoir leur stratégie pour ne pas être justement vulnérables à
ce type d'armes dans le futur. Des nations se trouvent donc entrainées
bien malgré elles dans cette course sous peine de voir se creuser
un fossé 'militaire' et technologique qui sera difficile de combler
plus tard.
Aujourd'hui, il ne fait guère de doute que pays ont installé des armes offensives en orbite. Les Etats-Unis surement, la Russie très certainement et la Chine en développe quelques unes. La panoplie de cet armement comprend des missiles antisatellites, des armes électroniques ainsi que des satellites pour communiquer de l'information à des systèmes d'armes de précision et les guider. Mais ce n'est pas tout, il existe également d'autres types d'armes non destructives comme des satellites duales (civils et militaires) utilisés pour observer, écouter, communiquer et collecter des informations. D'autres satellites sont utilisés pour l'alerte avancée, la défense antimissile et le brouillage.
Militarisation inéluctable
Cette militarisation est inéluctable tout simplement parce que l'économie
et les capacités militaires terrestres, aériennes et navales de
nombreux pays développés dépendent en partie d'infrastructures spatiales
que l'on qualifiera duales. D'où la nécessiter de les sécuriser
et à contrario d'être capable de les rendre inopérantes, voire de
les détruire. Les Etats-Unis sont le pays dont l'économie et le
dispositif global de défense dépendent plus que tout autre pays
au monde de ses systèmes spatiaux.
Cependant, la plupart de ces satellites évoluent sur des orbites
qui les rendent pratiquement inaccessibles. L'exemple des constellations
utilisées pour les communications, l'observation et l'alerte avancée
sont pratiquement inaccessibles. La destruction de quelques uns
de ces satellites, nécessiterait une attaque d'envergure et n'empêcherait
pas ces systèmes de continuer à fonctionner. Jusqu'à présent seuls
des satellites en LEO ont pu être détruits ou neutralisés depuis
le sol.
L'autre aspect est plus militaire. Tous les stratèges s'accordent à dire que l'objectif de la guerre de demain n'est pas de s'emparer du territoire adverse, mais de porter des frappes ponctuelles contre les points névralgiques de l'ennemi, et ce sans violer les frontières internationales. Les armes spatiales sont ce qui a de mieux pour aboutir à ce type d'objectif.
Les Etats-Unis et la Chine s'illustrent
La Chine n'a pas hésité à montrer que ses recherches en matière de capacités spatiales militaires avaient abouti. Ce pays a d'une part en effet réussi à " éblouir " en 2006 un satellite espion américain, ce qui suppose des capacités de localisation performantes et l'utilisation efficace d'un laser de puissance. Et d'autre part détruit début 2007 en vol d'un de ses propres satellites météorologiques par un missile balistique tiré depuis son territoire.
Quant aux Etats-Unis, ils ont également détruit un de leurs satellites espion en plein vol et accélèrent le développement de la composante spatiale de leur bouclier anti-missile qui vise à détruire les missiles longue portée pouvant atteindre son territoire.
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