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L'apparition de la vie sur la planète Terre il y a bien longtemps
est issue d'un processus si complexe que l'on en oublierait presque
que les organismes vivants sont d'une simplicité étonnante et dont
la structure est commune à toutes les espèces.
Aujourd'hui, un faisceau d'indices tend à démontrer que la vie a
pu ou peut se développer ailleurs dans le Système Solaire que sur
Terre. On connaît Mars mais des régions éloignées du Soleil semblent
également propices à son apparition.
Depuis le survol de Titan par Voyager, cette lune de Saturne a fasciné
les astrobiologistes en raison de ses similitudes apparentes avec
la Terre primitive lorsque la vie est apparue pour la première fois.
L'atmosphère épaisse de Titan est composée essentiellement d'azote
et de molécules organiques, éléments que l'on sait être indispensables
à la vie. S'il est certain qu'une chimie organique se passe en direct
sur Titan, c'est une ineptie de la présenter comme une analogie
avec la Terre, il y a quelque 4 milliards d'années. La Terre n'a
jamais été comme Titan. Elle n'a jamais connu une période aussi
froide que celle qui perdure sur Titan et son atmosphère primitive
est très différente de celle de Titan aujourd'hui. Le gaz dominant
était le CO2, comme sur Mars et Vénus, alors que sur Titan, c'est
l'azote qui domine suivi du méthane.
Mais si aujourd'hui on considère Titan comme propice à favoriser
un tel processus, cela n'a pas toujours été le cas. Par le passé,
les scientifiques l'ont considéré comme bien trop froide pour héberger
une quelconque forme de vie, aussi insignifiante soit-elle. Avec
une température d'environ - 178° les réactions chimiques nécessaires
pour former les briques initiales du vivant apparaissaient bien
trop lentes pour permettre à la vie d'éclore.
Or, les scientifiques les plus pessimistes ont été contraints de
changer d'opinion après de récentes découvertes sur Terre qui ont
permis de découvrir une multitude de niches biologiques dans des
régions extrêmes où évoluaient des organismes très vieux. Que ce
soit sur les planchers océaniques où dans les régions polaires,
des organismes vivants ont été observés s'affranchissant
de leur environnement.
Un faisceau d'indices
Ces découvertes ouvrent de nouvelles perspectives quant à la faculté
que la vie ait pu évoluer ailleurs dans le Système Solaire notamment
dans ses régions les plus éloignées comme sur Europe, Encelade et
bien sûr Titan. Aujourd'hui, nombreux sont les scientifiques à penser
que des niches biologies existent sur Titan. Plusieurs scientifiques
du SwRI ont récemment démontré que certaines des conditions nécessaires
à son apparition existaient sur Titan.On pense à des réservoirs
liquides, des molécules organiques et, condition sine qua non, des
sources d'énergie.
Mais ce n'est pas tout. L'existence d'une couverture nuageuse importante,
nuages formés à partir de méthane, et les caractéristiques de surface
impliquent l'existence d'un cycle global très actif du méthane,
dans un processus similaire à celui de l'eau sur Terre. Et l'on
en revient à une question passionnante. La vie peut-elle apparaître
à partir du méthane et non pas de l'eau. Cette interrogation des
plus spéculatives peut forcer les chercheurs à s'interroger sur
la définition et les besoins universels de la vie et à considérer
que la vie peut évoluer dans des environnements complètements différents
de ceux que nous rencontrons sur Terre.
Dans le cas de Titan, les images de Cassini et de Huygens montrent
que la lune semble toujours soumise à une activité tectonique très
présente. Elle a vraisemblablement joué un rôle important dans l'évolution
de la lune. Cette source d'énergie peut se traduire par une sorte
de cryo volcanisme suggérant que des réservoirs d'eau liquide mélangés
à de l'ammoniaque puissent exister près de sa surface.
Les endroits en contact avec les parties chaudes des réservoirs
d'hydrocarbures sont un endroit prometteur pour établir un habitat.
Il n'y manquera jamais de sources d'énergie car des hydrocarbures
énergétiques sont constamment fabriqués dans les hautes couches
de l'atmosphère, par l'action de la lumière sur le méthane, et retombent
sur la surface.
En particulier, les scientifiques suggèrent que l'acétylène, qui
est abondant, pourrait être utilisé par des organismes, en réaction
avec hydrogène, sous sa forme gazeuse, pour libérer de grandes quantités
d'énergie à même d'être utilisées par leur métabolisme pour son
fonctionnement. Une telle biosphère serait en partie soutenue par
le Soleil. Les scientifiques vont plus loin et supposent que l'énergie
ainsi libérée pourrait être utilisée par les organismes pour chauffer
leur environnement les aidant ainsi à créer leurs propres ressources
liquides.
Dans les environnements qui sont riches énergiquement mais pauvres
en liquides, comme cela semble être le cas ici, la sélection naturelle
favoriserait les organismes qui utilisent la chaleur produite par
leur propre métabolisme pour maintenir leur eau à l'état liquide.
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