21.09.05 |
La NASA
veut retourner sur la Lune dès 2018 |
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La NASA a décidé de retourner sur la Lune dès 2018 et cette fois-ci
pour y rester durablement. Cette décision n'est pas anodine et traduit
la volonté des Etats-Unis de maîtriser, voire de contrôler, l'orbite
basse et se garantir une place de choix sur la Lune en raison des
enjeux géostratégiques qui se dessinent à l'horizon 2050.
Le pire cauchemar sous Kennedy était de s'endormir un jour sous
une Lune communiste...
Si dans un premier temps la Lune sera utilisée comme base avancée
pour préparer les missions habités vers d'autres régions du Système
Solaire et faire de la science (notamment installer des observatoires,
surtout radioastronomiques sur sa face cachée, a l'abri des interférences
terrestres) il est évident que l'utilisation des ressources naturelles
puis de leur commercialisation attisent bien des convoitises. Des
études exploratoires visent à exploiter les ressources naturelles
lunaires que sont son régolite et l'hélium 3 contenu à sa surface,
un gaz qui, combiné avec un isotope de l'hydrogène, le deutérium,
peut produire de grandes quantités d'énergie.
Bien qu'il ne soit pas question pour les Etats-Unis de s'approprier
la Lune, un traité international les en empêcherait de toute façon
(ce traité fait que la Lune appartient à chacun d'entre nous), le
fait d'être le premier a conquérir un nouveau territoire offre certains
avantages.
A ne pas en douter, lorsque les américains décideront de construire
des infrastructures immédiatement exploitables c'est-à-dire celles
qui serviront à construire les premières bases en dur, les sites
choisis seront donc stratégiques. Ils seront à même de soutenir
un petit groupe d'hommes, riches en ressources naturelles (eau,
hydrogène…) et facilement exploitables.
Il est vraisemblable que les américains resteront seuls sur la Lune
pendant plusieurs années. La Russie envisage bien la construction
d'un vaisseau lunaire, mais il n'est pas question pour le moment
de s'impliquer dans l'installation de base.
Cependant, il s'agit de maintenir la Chine à distance dans la course
à l'espace que ne manqueront pas de se lancer les deux grands à
mesure que les ambitions chinoises se concrétiseront. La Chine développe
actuellement un programme de vols habités qui préfigure l'installation
dans l'espace d'une petite base composée de quelque modules. Dans
ses projets à long terme, figure l'installation d'une base permanente
sur la Lune.
Sites stratégiques
De fait, les sites choisis seront stratégiques dans le sens où il
pourrait y avoir une concurrence future avec les Chinois pour l'exploitation
commerciale, ou même le transport de passagers payants (scientifiques,
touristes, ...).
Les scientifiques considèrent le Pôle sud comme un des meilleurs
emplacements pour installer une première base. Ces régions
contiennent contiennent de l'eau et de l'hydrogène en abondance
dans le sous-sol et les cratères lunaires du pôle sud, qui demeurent
constamment à l'ombre du Soleil, abriteraient également de
substantielles quantités de glace et d'hydrogène.
Note
De tout temps, les civilisations se sont développées d'une part
par leur expansion et les guerres attenantes et d'autre part par
le commerce et les échanges. Aujourd'hui, il est peu probable qu'un
conflit global éclate entre les grandes nations. L'expansion des
Etats-Unis se fera donc dans l'espace.
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La
stratégie du retour sur la Lune |
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Le retour de l'homme sur la lune se fera en plusieurs étapes. Dans
son projet, la NASA prévoit l'envoi de plusieurs satellites de reconnaissance
dès 2008. L'objectif vise à cartographier la totalité de la surface
lunaire avec une grande précision et à recenser l'ensemble des caractères
topographiques du paysage lunaire que sont les roches et rochers
de grandes tailles, les collines, les canyons, les cratères d'impacts
ou encore les lits. L'idée serait de créer une carte 'touristique'
que rovers, robots et hommes utiliseraient pour leurs déplacements,
par exemple. Il s'agira également de démontrer la fiabilité de l'utilisation
de la Lune comme base de lancement pour des missions robotiques
planétaires.
En 2009, une mission de surface commencera à définir les besoins
requis pour la première mission habitée. En 2011, début de la construction
du module lunaire et en 2013 production des équipements et de la
logistique nécessaire à des séjours de longue durée. Enfin, la NASA
veut mettre en place un réseau de communication lunaire.
A partir de 2018 et des premières missions habitées, la Lune sera
avant tout utilisée pour préparer la première mission habitée vers
Mars. la Lune servira à valider et développer toute une série de
technologie nécessaire pour la première mission martienne. L'installation
durable de l'homme sur la Lune doit démontrer la capacité de la
NASA a envoyer un équipage de 6 personnes sur Mars lors d'un périple
de près de 3 ans. Il s'agira de valider des technologies utilisés
pour le voyage et séjour sur la planète rouge. Mais ce n'est pas
tout, des expériences de sciences de la vie seront menées sur les
astronautes de façon à voir et comprendre comment réagit leur organisme
face aux effets de la pesanteur et des radiations solaires et spatiales.
Enfin, les procédures de sécurité et de la vie courante que l'on
souhaitent appliquées sur Mars seront éprouvées sur la Lune.
Mais, la Lune ne sera pas seulement un banc test géant pour la prochaine
étape de la conquête de l'espace. Il est également prévu de faire
de la science dans des domaines aussi variés que la science fondamentale,
l'astrobiologie, la géologie lunaire, l'exobiologie, l'astronomie
et la physique.
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Le
concept lunaire |
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Les missions Apollo ont permis, entre juillet 1969 et décembre 1972
à 12 astronautes de séjourner sur la Lune lors de 6 missions. Elles
ont démontré leur fiabilité mais aussi leurs limites, notamment
en terme de transport de charge utile. Comme nous vous l'
dès le 8 août 2005, la NASA va s'en inspirer pour son retour sur
la Lune et développer une architecture dite Earth Orbit Rendezvous
approach.
Ce concept diffère légèrement des missions Apollo. Alors que la
Saturne V envoyait dans l'espace l'ensemble des modules qui étaient
assemblés en orbite pour former le vaisseau lunaire, la NASA a décidé
d'utiliser deux lanceurs pour chaque mission lunaire. Une fusée
à poudre lancerait le lander lunaire, placé au-dessus d'un étage
liquide nommé Earth Departure Stage.
Quant au CEV, le Véhicule d'exploration avec équipage et le module
de vie, ils seront lancés par une fusée plus petite et dérivée des
boosters de la navette. En orbite basse, le CEV et son module de
vie s'accouplerait au lander lunaire. A partir de cet instant le
profil de la mission sera similaire à ceux des mission Apollo. L'engin
ainsi formé s'élancerait vers la lune, propulsé par l'étage Earth
Departure Stage.
Des que le CEV-lunaire sera en orbite autour de la Lune, les quatre
astronautes rejoindront le module lunaire et atterriront à la surface
de la Lune. Quant au CEV, il restera en orbite autour de la Lune
dans une configuration de vol automatique. Notez qu'il s'agit là
d'un grand changement par rapport aux mission Apollo où seulement
2 des 3 astronautes se posaient sur la Lune, le troisième homme
restant en orbite autour de la Lune tout au long de la mission.
Les premières missions dureront 7 jours et des sorties, peut-être
moins lors de la première tentative. A la fin de la mission, le
lander décollera de la Lune pour rejoindre les deux module rester
en orbite et entamer le voyage de retour vers la Terre.
Le lander lunaire sera équipé de deux système de propulsion différent,
selon qu'il soit en phase ascensionnel ou de descente pour se poser
sur la Lune. Les moteurs utilisés pour la descente fonctionneront
avec un mélange de oxygène et d'hydrogène liquide et ceux utilisés
pour la remontés seront mus par un mélange de oxygène et de méthane.
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Concept d'un prémice d'une base en dur
Crédit NASA
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CEV lunaire |
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Le CEV utilisé pour les missions lunaires sera similaire aux modules
de commandes des missions Apollo, mais bien plus grand. Il sera
conçu pour se poser sur des pistes en dur au moyen d'un système
de parachutes et de coussins gonflables. La NASA a d'ores et déjà
identifié trois sites, sur le territoire américain. Cette phase
d'atterrissage diffère des missions Apollo qui amerrissaient lors
de leur retour sur Terre. Elle s'apparente à celle des capsules
Soyouz russes. Toutefois, pour des raisons de sécurité et si les
conditions de vol le nécessitent., le CEV devrait être capable de
se poser sur une surface liquide et rester émerger quelques instants.
Le bouclier thermique du CEV sera dépensable. La NASA abandonne
donc le concept de protection thermique des navettes. Bien qu'il
ne soit pas changer après chaque mission, ce choix doit limiter
au maximum les risques d'usure et de défaillance du système de protection
thermique.
Le CEV ne marquera pas une rupture technologique très prononcée
par rapport à la navette spatiale. Le grand public y verra même
un retour en arrière tout simplement parce qu'il reprend le concept
des capsules Apollo utilisées par la NASA lors des missions lunaires.
Mais ne nous y trompons pas. Les avancées par rapport aux capsules
des missions Apollo seront significatives. D'une part le CEV sera
bien plus fiable, il tiendra compte de l'expérience acquise avec
les navettes et les capsules Apollo et dans une moindre mesure Soyouz.
Mais surtout, il sera bien plus grand. Avec un diamètre d'environ
5,5 m, le CEV sera trois fois plus volumineux que la capsule Apollo.
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Le CEV lunaire
Crédit NASA
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Lander
Lunaire |
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Le développement du lander devrait débuter dès 2011 de façon à être
prêt pour le premier vol prévu en 2018. Il s'agira d'un engin très
similaire à ceux des missions Apollo. Aucune rupture technologique
n'est attendue et sa conception suit celle des landers utilisés
au début des années 70. Il sera capable de transporter sur la Lune
jusqu'à 4 astronautes et non pas de 2 comme lors des missions Apollo,
et près de 23 tonnes de charge utile. Il sera également utilisé
pour la rotation des personnels séjournant à l'intérieur des bases
lunaires.
Enfin, le lander lunaire sera capable de se poser n'importe où sur
la Lune, à la différence de son prédécesseur qui ne pouvait se poser
que le long de l'équateur
Le lander se présente sous la forme d'un engin en deux parties.
La partie inférieure sera constituée d'une plate-forme équipé de
moteurs et de quatre jambes articulées pour la supporter, une fois
posée au sol. Quant à la partie supérieure, elle comprend le poste
d'équipage. Les moteurs sont uniquement utilisés pour la remonter
du lander en orbite. Les moteurs utiliseront un mélange à base de
méthane, élément présent dans l'atmosphère martienne et susceptible
d'être utilisé par les astronautes sur place pour fabriquer le carburant
nécessaire pour le retour à la maison.
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Le lander lunaire
Crédit NASA
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