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29.09.05 La Russie renforce sa coopération avec la Corée du Sud
 
Consciente que les retombées économiques de l'exploitation de l'espace vont aller crescendo, la Russie ne veut pas rester dans l'ombre des Etats-Unis. Et face aux ambitions chinoises et européennes (dans une moindre mesure), le risque est réel pour la Russie de se trouver isolée sur la scène internationale.

Attention, à bien mesurer nos propos. Il s'agit de prospective, c'est-à-dire d'échéance à 20 ou 30 ans et non pas à moyen terme où à l'évidence la Russie restera une puissance spatiale incontournable et de tout premier plan pour les raisons que l'on connaît.

Devant les enjeux stratégiques et économiques qui se dessinent, la Russie est consciente qu'elle aura beaucoup de mal à rester un acteur de tout premier plan par ses seules capacités financières et techniques. Pour faire face à cette situation, la Russie s'est engagée dans une stratégie alternative qui vise à s'entourer de puissances spatiales émergentes de façon à devenir incontournable pour ces pays et profiter de retours industriels et technologiques substantiels. Après l'Inde, le Brésil et la Chine, la Russie renforce sa coopération avec la Corée du Sud. Puissance spatiale émergente mais puissance économique avérée, la Corée du Sud vise à devenir une puissance spatiale d'ici 2015.

L'accord bilatéral entre les deux pays prévoit la construction d'un Centre spatial en Corée et la formation (entraînement) d'un astronaute coréen en vue d'un séjour à bord de la Station spatiale internationale. Mais ce n'est pas tout. Cet accord prévoit également une coopération dans l'exploitation et l'utilisation de l'espace à des fins pacifiques. Enfin, il jette les bases à la modernisation du système de lancement coréen KSLV.

La KARI, l'Agence spatiale coréenne, développe actuellement la famille de lanceurs KSLV (Korea Space Launch Vehicle). Le KSLV-1 est un lanceur qui repose sur l'étage russe Angara et capable de lancer de petites charges utiles sur orbite basse. A partir du KSLV-1, il est prévu de développer deux autres versions, bien plus puissantes et capables de viser des orbites plus hautes.

Pour la Corée du Sud, cet accord s'inscrit dans une politique aux enjeux plus terre à terre. D'ici 2015, ce pays veut devenir une puissance spatiale. Mais, il n'est pas question pour autant de s'aventurer dans l'espace autrement que par l'envoi de satcom ou de metsat. Il s'agit avant tout de se garantir un accès à l'espace et de s'affranchir de la tutelle des Etats-Unis dans le domaine militaire. Petite explication.

S'il nous apparaît évident que le régime en place en Corée du Nord doit s'effacer, la Corée du sud est plus circonspecte. Devant les déboires rencontrés par la réunification de RFA et de la RDA, la Corée du Sud ne veut pas voir se produire un effondrement du régime en place en Corée du Nord au risque d'affecter le pays bien plus profondément que ne l'ont été les allemands de l'Ouest. D'où son aide alimentaire massive.

Mais la menace que fait peser la Corée du Nord sur la région est bien présente. A terme, Séoul veut se doter d'une infrastructure spatiale militaire contre la Corée du Nord. Or, pour les Etats-Unis et le Japon il n'est pas question que Séoul se dote de milsat au risque de braquer un peu plus la Corée du Nord et déstabiliser la région. D'où son besoin d'autonomie d'accès à l'espace.


   
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