|
Le méthane est un gaz à effet de serre dont la portée sur les changements
climatiques se place juste derrière celle du gaz carbonique. C'est
aussi l'un des principaux éléments du gaz naturel et, aux quatre
coins du monde, les pays travaillent de concert en vue de transformer
les émissions nocives du méthane en une source d'énergie propre.
Ces pays travaillent dans le cadre du partenariat '' (méthane pour les marchés) que les États-Unis ont
lancé en 2004 en collaboration avec 13 autres pays. À l'heure actuelle,
les vingt pays qui font partie de ce partenariat, à laquelle la
Commission européenne s'apprête également à adhérer, et quelque
600 organismes des secteurs public et privé travaillent ensemble
à la réalisation d'une centaine de projets de par le monde.
Du 30 octobre au 1er novembre, une exposition mettant en valeur
les projets entrepris dans le cadre de ce partenariat sera organisée
à Pékin par l'Agence des États-unis pour la protection de l'environnement
(EPA), la Commission nationale de la Chine pour le développement
et la réforme, divers ministères chinois et d'importantes entreprises
chinoises.
'L'exposition revêt une énorme importance pour le partenariat',
a déclaré le 23 août à l'USINFO M. Paul Gunning, responsable du
bureau de l'EPA chargé des questions liées aux changements climatiques,
rendant hommage à la coopération apportée par le gouvernement chinois
afin de préparer cette foire. La Banque asiatique de développement,
le gouvernement australien, le ministère britannique chargé de l'environnement,
des produits alimentaires et des affaires rurales, 'Environnement
Canada', l'Agence internationale de l'énergie, et la commission
économique de l'ONU pour l'Europe sont quelques-unes des institutions
qui ont participé à l'organisation de l'exposition.
Récupérer le méthane
Les concentrations de méthane dans l'atmosphère ont plus que doublé
depuis 200 ans, une situation imputable en grande partie aux activités
humaines. La capacité du méthane à retenir la chaleur dans l'atmosphère
est 23 fois supérieure à celle du gaz carbonique et c'est une des
raisons pour lesquelles réduire les émissions de méthane est un
bon moyen, à court terme, de confronter le réchauffement de la Terre.
Le méthane constitue 16 % des émissions de gaz à effet de serre,
et environ 60 % des émissions de méthane sont imputables aux activités
humaines. Le reste provient de sources naturelles telles que les
marécages, les hydrates gazeux, le permafrost et le produit de la
digestion des termites.
Environ 25 % des émissions de méthane (43 % des émissions imputables
aux activités humaines) proviennent des sources que les activités
du partenariat 'Methane to Markets' ciblent : l'agriculture (gestions
des déjections d'animaux), les mines de charbon, les décharges publiques,
et les champs de pétrole et de gaz naturel.
Le 14 août, par exemple, le plus gros producteur de pétrole d'Inde
- la ' Oil and Natural Gas Corp. Ltd' ou ONGC, de Dehradun, a signé
un accord l'associant à sept autres importantes sociétés d'exploitation
de pétrole et de gaz naturel en tant que partenaire du programme
international STAR de l'EPA concernant le gaz naturel.
Ce programme, l'un des projets du partenariat 'Methane to Markets',
vise à mettre sur pied et à réaliser des projets permettant de réduire
économiquement les émissions de méthane et d'accroître la quantité
de gaz naturel qui parvient aux marchés mondiaux.
Pour ce qui est du secteur agricole, le Fonds pour l'environnement
mondial et la Banque mondiale ont fourni un don de 7 millions de
dollars sur cinq ans pour réduire les effets sur l'environnement
et la santé de la production de plus en plus intensive de bétail
en Chine, en Thaïlande et au Vietnam. L'aide financière appuie le
recours à des techniques d'un coût abordable sur le site de certaines
exploitations agricoles de ces pays afin de traiter les déjections
animales.
En collaboration avec la Commission économique de l'ONU pour l'Europe
(CEE), l'EPA a lancé un projet sur trois ans afin de surmonter les
obstacles financiers qui entravent la mise au point, la promotion
et la commercialisation de projets portant sur la récupératon en
Europe orientale du méthane provenant des mines de charbon et son
utilisation.
Commercialiser le méthane
Durant l'exposition qui se tiendra à Pékin, a expliqué M. Gunning,
le comité directeur du partenariat '' établira des plans d'avenir et organisera une conférence
à laquelle prendront part des spécialistes internationaux qui permettra
l'échange d'informations, notamment techniques, et de faire la démonstration
de projets et de techniques relatives à la récupération et à l'utilisation
du méthane.
Pour les entreprises du secteur privé, cette exposition sera une
vitrine des meilleures techniques en la matière et elles auront
aussi l'occasion de montrer leur savoir dans le domaine de l'élaboration
et du financement de projets.
L'EPA s'est efforcée d'identifier dans plusieurs pays des projets
dignes d'être développés dans chacun des domaines de préoccupation.
'En ce qui concerne les décharges publiques, nous avons travaillé
avec des gouvernements et des institutions du secteur privé, notamment
en Amérique latine, en Inde et en Chine, pour identifier des sites
de décharges publiques ayant le potentiel de devenir des projets
valables. L'EPA s'est livrée à des évaluations ou à des études de
faisabilité, autant de démarches indispensables avant que quelqu'un
- un financier ou un promoteur - ne s'intéresse à un projet',
a précisé M. Gunning.
Une trentaine de projets seront mis en valeur à l'exposition de
Pékin et l'EPA veille à ce que les personnes associées avec chacun
de ces projets puissent se rendre à Pékin pour pouvoir en parler
avec d'éventuels promoteurs.
Article connexe
(25.08.07)
|