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Le système de prises de vues numériques le plus puissant et le plus
avancé au monde vient d'être installé sur le télescope
(PS1) sur l'Haleakala sur l'île de Maui (Hawaii).
Sonder le ciel pour découvrir les NEO (near-Earth objects) et
autre géocroiseurs
Cette caméra devrait être capable d'observer la totalité du ciel
et cela plusieurs fois par mois en prenant des clichés d'une dimension
immense : 38.000 X 38.000 pixels ! Une image de cette taille sera
de fait 200 fois plus grande que ce que permet un appareil de photographie
numérique classique. Mieux encore, sa sensibilité sera sans commune
mesure à tout ce qui existe aujourd'hui. Elle sera capable de voir
des objets jusqu'à 10 millions de fois plus faibles que ce que peut
discerner l'œil humain.
Vous l'aurez compris, cette caméra sera avant tout utilisée pour
réaliser des surveys très fins (sondage du ciel). Elle sera mise
en œuvre dans le cadre d'un projet visant à découvrir tous objets
qui se déplacent ou dont la forme viendrait à se modifier entre
2 prises de vues. Son objectif est de repérer et de caractériser
l'ensemble de la population des astéroïdes proches de la Terre (NEO),
ceux dont l'orbite peut présenter un danger de collision avec la
planète.
Quand elle sera complètement opérationnelle, une même région du
ciel sera photographiée au moins une fois chaque semaine. Cela permettra
de découvrir dans chaque image des changements minuscules susceptibles
d'indiquer la présence d'un astéroïde ou d'une comète non référencé.
En combinant plusieurs images, les astronomes seront alors en mesure
de calculer l'orbite et certaines des caractéristiques de l'objet
en question.
D'autres objectifs
Notez que d'autres utilisations des images de ce sondage sont également
prévues. Les astronomes comptent s'appuyer dessus pour réaliser
des cartes en 3D de galaxies ou de la répartition de la matière
noire, ou encore pour étudier l'évolution des galaxies.
Un risque potentiel pour la Terre
Les astéroïdes proches de la Terre préoccupent les gouvernements
des grands pays ainsi que des organismes internationaux comme l'ONU.
Ce qui pose problème aujourd'hui, c'est moins leur détection que
les mesures à prendre pour nous protéger en cas de collision annoncée
(). Clairement si l'on découvre aujourd'hui qu'un objet
dévastateur pour l'espèce humaine se diriger contre la Terre ces
prochaines années, aucune action ne serait possible pour s'en débarrasser.
Les surveys de ce type ont le mérite de dresser une carte qui au
fil du temps deviendra exhaustive. Revers de la médaille la détection
d'un plus grand nombre d'astéroïdes conduira également à davantage
de menaces potentielles pour notre planète, d'où la nécessité de
mettre au point un plan international pour faire face efficacement
à une éventuelle menace venue de l'espace et être en mesure de trouver
une solution.
De fait la NASA et l'ESA planchent sur des scénarii de missions
visant à développer des technologies susceptibles de dévier la trajectoire
d'un astéroïde. En Europe, on citera la mission qui sera utilisée comme une sorte de banc test pour
éprouver et valider de nouvelles technologies pour de futures missions
de déviation.
Il est probable que lorsqu'une menace de ce type se précisera, on
soit en mesure d'essayer au mieux de dévier l'objet de sa trajectoire
de collision avec la Terre ou, au pire, le fragmenter en plusieurs
morceaux avec autant de chances que ces morceaux se détruisent lors
de leur entrée dans l'atmosphère terrestre et/ou dévient de leur
trajectoire de collision ou que certains d'entre eux, de tailles
plus ou moins importantes, s'écrasent finalement sur la Terre. Il
est important de mentionner qu'un astéroïde menaçant ne peut être
"volatilisé" ainsi que pourraient le laisser croire certains films
de science-fiction de style Guerre des Etoiles.
Note
Les cataclysmes engendrés par une collision avec des géocroiseurs
sont rares. D'après les calculs, la probabilité qu'un objet de 50
m du type Toungouska percute la Terre se produit tous les 100 à
300 ans. Un objet de 1 km, pour lequel cette probabilité se mesure
en centaines de milliers d'années, pourrait rayer de la carte tout
un pays. Mais l'improbabilité statistique d'une telle menace n'enlève
rien à son caractère dévastateur et depuis une quinzaine d'années,
Il est en effet certain qu'une collision d'un astéroïde de grande
taille avec la Terre se reproduira un jour, selon les astronomes,
comme l'a montré en 1994 l'impact sur Jupiter de 21 fragments de
la comète Shoemaker-Levy 9 après sa désintégration.
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