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Les preuves de plus en plus préoccupantes que l'activité humaine
continue à transformer notre planète ont incité des chefs d'État,
des scientifiques, des organismes environnementaux et des chefs
d'industrie du monde entier à s'engager à participer à deux grandes
conférences sur les changements climatiques, qui se tiendront respectivement
en septembre, à Washington, et en décembre, à Bali, celle-ci sous
les auspices de l'ONU.
Les données indiquant que les niveaux de la mer sont en hausse,
que les glaciers fondent et que les températures de l'air augmentent
proviennent de divers réseaux d'observations qui, sur toute la planète,
relèvent des échantillons d'air et d'eau et transmettent des données
à des scientifiques du monde entier.
Les publications telles que le Rapport sur l'évaluation du climat,
publié environ tous les cinq ans par le Groupe intergouvernemental
d'experts sur l'évolution du climat de l'ONU ()
rassemblent et analysent les mesures pour donner un tableau complet
de notre compréhension actuelle de la science météorologique.
Lors de sa présentation de la quatrième et dernière édition du rapport
'Changements climatiques 2007', dont la première section s'intitule
'Les bases des sciences physiques', le président du conseil du GIEC,
M. Rajendra Pachauri, a affirmé que les sciences météorologiques
s'amélioraient.
'L'ampleur de nos connaissances actuelles et la recherche effectuée
dans la préparation de ce rapport dépassent de loin ce qui était
possible à l'époque de la troisième édition', a-t-il dit en février,
durant une conférence de presse.
Observations recueillies par les navires et par les bouées océaniques
M. Thomas Peterson, chercheur météorologiste auprès du Centre national
des données climatiques, un service de l'Administration océanique
et atmosphérique nationale (NOAA) situé en Caroline du Nord, a expliqué
que, pour documenter les températures des océans sur une longue
durée, les scientifiques se servent principalement d'observations
directes fournies bénévolement par l'équipage à bord de navires
et par les bouées océaniques fixes et dérivantes.
'Traditionnellement, quand on était en mer, on jetait un seau à
l'eau, on le remplissait, et on le ramenait à bord pour y plonger
un thermomètre', a expliqué M. Peterson, qui figure également parmi
les principaux auteurs du quatrième rapport de la GIEC. 'Plus tard,
pendant les années 1940, les navires ont commencé à relever les
températures aux points d'admission d'eau de refroidissement des
moteurs. Aujourd'hui, nous avons des bouées océaniques et toute
une flotte de navires qui recueillent des données tout au long des
couloirs de navigation qu'ils suivent à travers le monde entier.'
Le Projet des navires d'observation bénévoles a pour but d'assurer
des données de haute qualité. 'On a fixé aux coques des capteurs
spéciaux qui peuvent saisir des mesures plus exactes, lesquelles,
à leur tour, nous permettront de mettre au point des estimations
nuancées et améliorées', a ajouté M. Peterson.
D'autres observations océaniques proviennent de bouées fixes que
l'on a baptisées les 'sentinelles météo de la mer' sur le site Web
du Centre national des bouées météorologiques de la NOAA. Ces bouées
sont disséminées au large des côtes américaines des océans Atlantique
et Pacifique, autour des îles Hawaï, et de la mer de Béring jusqu'au
sud du Pacifique.
Elles relèvent et transmettent des mesures de la pression barométrique,
de la direction, de la vitesse et de l'intensité des rafales de
vent, de la température de l'air et de l'eau, et de l'énergie des
vagues. Les données sont mises au service des prévisions météorologiques,
des avis de mauvais temps, de l'élaboration de modèles atmosphériques
et d'autres programmes de recherche.
TAO/TRITON représente un ensemble de 70 bouées amarrées dans l'océan
Pacifique tropical qui transmettent des données océanographiques
et météorologiques en temps réel grâce au système de satellites
ARGOS géré par la NOAA et le Centre national d'études spatiales
de France. L'Agence japonaise pour les sciences et technologies
marines et terrestres et l'Institut français de recherche pour le
développement participent également à ce projet.
Depuis 2002, une collaboration internationale appelée 'Argo' a fourni
de nouvelles données également. Le projet Argo comprend 3.000 balises
dérivantes qui flottent dans les océans à travers le monde, mesurant
la température et la salinité de l'eau jusqu'à 2.000 mètres de profondeur.
Chaque balise suit un cycle d'observation qui se renouvelle tous
les 10 jours. À 2.000 mètres de profondeur, la balise pompe des
liquides dans un sac gonflable externe. Puis, elle met 6 heures
à remonter ce sac vers la surface de l'eau, tout en continuant de
relever des mesures. Une fois émergée, les données sont captées
et la position de la balise est déterminée par les satellites. C'est
alors que le sac se dégonfle, la balise reprend sa descente, et
le processus se renouvelle.
Le dirigeant du service climatologique du Centre national des recherches
atmosphériques, M. Kevin Trenberth, a déclaré à l'USINFO que le
projet Argo 'a révolutionné le domaine de l'océanographie car il
apporte une valeur énorme à la recherche des phénomènes qui ont
lieu dans nos océans'.
Les ballons-sondes météorologiques
Tous les jours à midi et à minuit (en temps universel), de 600 à
700 ballons-sondes météorologiques sont lancés vers le ciel à travers
le monde. S'élevant à une altitude de 20 kilomètres ou plus, ils
sont munis d'instruments qui leur permettent de mesurer le vent,
la température, le point de rosée et la pression barométrique, et
sont équipés d'un émetteur radio.
On utilise les radiosondes depuis l'Année géophysique internationale
de 1958, mais, depuis, 'le matériel a tellement évolué qu'on ne
le reconnaît plus', a affirmé M. Peter Thorne, chercheur au Centre
Hadley de services météorologiques, à Exeter au Royaume-Uni.
'On se sert des ballons-sondes principalement dans le cadre des
prévisions météo', a-t-il ajouté. 'Ils nous fournissent des aperçus
des caractéristiques atmosphériques nécessaires à la gestion des
modèles de prévisions météorologiques mondiales.'
Avant les années 1970, (c'est-à-dire avant les premiers lancements
de satellites météorologiques), les données sur la haute atmosphère
étaient très rares, étant donné que seul un petit nombre de radiosondes
étaient déployées dans les tropiques et dans l'hémisphère Sud. Ce
nombre limité était dû à des contraintes économiques et à un manque
de sites terrestres de lancement.
Aujourd'hui, les radiosondes et les satellites représentent les
principaux appareils de mesure des couches supérieures de l'atmosphère.
'Personnellement, je pense qu'il est absolument essentiel que tout
système de veille météorologique soit capable d'observer une même
variable (c'est-à-dire atmosphérique, océanique ou autre) de plusieurs
façons différentes', a déclaré M. Thorne. 'Plus on dispose de types
d'observation de ces variables, plus on aura de renseignements,
et donc de connaissances.'
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