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Deux scientifiques, un microbiologiste et un astrobiologiste ont
proposé il y a 3 ans la création de parcs planétaires sur
la surface de la planète Mars à l'instar des parcs nationaux qui
existent dans de nombreuses régions terrestres.
Depuis, l'idée fait son chemin. Mais, aucune décision
concrète a été prise de sorte qu'il est très
peu probable que cette initiative sera suivie d'effet.
Ces parcs visent à protéger et préserver des régions entières de
Mars des risques inhérents à l'activité robotique et humaine lorsque
les premiers hommes auront débarquer sur la planète. Ces régions
n'ont pas été choisies au hasard. Elles abritent une grande variété
des dispositifs que l'on trouve sur Mars et présentent un intérêt
scientifique significatif.
Les scientifiques souhaitent ainsi préserver la nature de leur sol
et sous-sol et laisser ces zones à l'état primitif, stérile. La
présence de robots et d'astronautes sera toutefois autorisée mais
selon des règles très strictes. Ils ne pourront emprunter que des
itinéraires prédéfinis et aucun déchet mécanique ni de toute autre
nature ne devra souiller le sol une fois la mission accomplie.
Cette proposition peut faire sourire, mais à y réfléchir de plus
près elle n'est pas dénuée de bon sens. Elle s'inscrit dans une
stratégie à long terme et prend en compte les objectifs des programmes
d'exploration habitée du Système Solaire de la NASA mais également
de l'ESA (Aurora) qui visent à terme à installer des hommes sur
Mars.
L'exploration de la planète rouge doit s'intensifier ces prochaines
années et une multitude de missions précurseurs aux premières missions
habitées sont attendues autour et sur la surface. Des landers aux
structures habitables aux sondes en orbite, le risque de contamination
de la planète n'est pas nul.
On parle là de contamination bactérienne. Bien que des règles très
strictes sont appliquées pour rendre les sondes et lander martiens
très propres, c'est-à-dire débarrassées de bactéries terrestres
susceptibles de contaminer leur nouvel environnement, des études
ont démontré que des bactéries terrestres sont capables de survivre
dans les milieux les plus extrêmes et même sur la Lune ! Un spore
de bactérie a résisté plus de 3 ans coincé entre deux lentilles
d'une caméra lunaire. La caméra avait été déposée par un Surveyor
et rapportée sur Terre par les hommes d'Apollo 12. Des analyses
au sol ont alors montré qu'un spore de bactérie avait survécu à
son séjour sur la Lune et donc dans l'espace, lors de son trajet
entre la Terre et la Lune.
Bien qu'aucun engin spatial ne sera propre à 100 %, les experts
estiment de 2 à 3 sur 1 milliard les chances qu'une bactérie d'origine
terrestre se développe sur la planète Mars.
Enfin, autre problème la chute ou plutôt le crash d'une sonde. Ce
risque n'est pas nul quand on sait que de nombreuses engins, tant
russes qu'américains ont été perdus de la sorte. On l'a vu récemment
avec le lander britannique Beagle-2 qui a vraisemblablement percuté
la surface de Mars et en 1999 quand la NASA déplorait la perte de
Mars Polar Lander et de Mars Climate Orbiter.
Premiers parcs planétaires sur Mars
Southern Park doit protéger la calotte polaire pour des études
biologiques alors qu'Olympus Park entourera le plus grand
volcan du Système Solaire et que Desert Park préserverait
ces étendues désertiques de l'activité humaine.
Les sites d'atterrissages de Pathfinder et de Viking 1 seront
également protégés.
Pour les deux scientifiques, le Bureau des Nations Unies pour les
affaires les affaires spatiales extra atmosphérique ()
apparaît comme l'organisme le mieux a même d'édicter les règles
applicables à ces parcs. Cet organisme vise à encourager la coopération
internationale de l'utilisation pacifique de l'espace extra atmosphérique
sur le plan scientifique mais également sur le plan juridique.
Cependant, aucun contact n'a été pris avec l'UNOOSA et ces parcs
sont loin de voir le jour. Quand on sait que ni les Etats-Unis,
la Russie et la Chine n'ont signé le Traité international de la
Lune qui vise à faire de notre satellite naturel la province de
toute l'humanité, il est peu probable que ces pays s'engageront
un jour à limiter leur champ d'investigation sur Mars à quelques
régions aux potentialités moindres.
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