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La recherche de vie extraterrestre, dans le Système Solaire mais
également au-delà, a de cela fascinant qu'elle ne laisse personne
indifférente. Que ce soit les scientifiques, les théologiens ou
les amateurs éclairés, tous ont une bonne raison que cette recherche
aboutisse. On aimerait tant que la vie sur Terre ne soit pas le
fruit d'un fantastique hasard mais au contraire, un processus courant
dans l'Univers.
Les scientifiques y voient là l'unique moyen de remonter à nos Origines.
Tous les indices de la vie primitive terrestre au-delà de 3,5 -
3,8 milliards d'années, ont été effacés par la tectonique des plaques
et les convulsions multiples de la croûte terrestre. Sur Terre,
les informations contenues dans les fossiles ne vont pas au-delà
de cette période ce qui est un frein à nos connaissances.
S'il ne fait aucun doute que la recherche de la vie extraterrestre
doit s'appuyer avant tout sur la vie terrestre basée sur la chimie
du carbone dans un solvant, l'eau, ne mettons pas de côté le fait
que la vie ait pu prendre un chemin différent. Dans un précédent
article, La recherche d'une forme de vie extraterrestre doit passer
par la recherche d'anomalies, nous abordions un peu ce sujet d'une
vie analogue.
Les dernières avancées en biologie et biochimie montrent qu'il est
possible que la vie apparaisse sous des formes différentes de la
nôtre. Cela signifie que la biochimie et la biologie moléculaire
terrestres ne sont certainement pas les seuls processus à favoriser
l'émergence d'une forme de vie. De fait, le processus moléculaire
à l'origine de la vie sur d'autres planètes pourrait très bien être
différent de ce que la Terre a connu très tôt après sa formation.
Nous savons que la versatilité de la chimie organique a cela de
remarquable qu'elle offre de multiples solutions fondamentales pour
l'émergence du vivant.
Partant de là, les scientifiques devraient élargir leur recherche
de la vie à des formes de vie étranges, c'est-à-dire ne s'appuyant
pas sur les mêmes caractéristiques que la vie terrestre, à savoir
de l'eau comme solvant, un métabolisme basé sur le carbone, un système
moléculaire capable d'évolution et une capacité de consommation,
transformation et stockage d'énergie ou de masse avec son environnement.
Autre voie à explorer, la détection d'organismes ayant une biochimie
alternative à la nôtre. Aujourd'hui, on sait que les briques de
la vie terrestre ne sont pas les seuls éléments capables de soutenir
des phénomènes identifiés comme des organismes vivants Ces découvertes
rendent possible l'existence de formes de vie différentes que celles
qui s'épanouissent sur la Terre.
L'exemple de l'eau
Aujourd'hui, tout le monde sait que l'eau est l'élément sans lequel
la vie n'est pas possible. Cela limite de fait nos recherches dans
le Système Solaire aux seuls endroits où l'on pense qu'elle a pu
couler sous forme liquide, comme sur Mars, par exemple ou bien se
trouve dans de grands réservoirs, comme c'est certainement le cas
sous la surface de quelques lunes de Jupiter ou de Saturne. Mais,
sachez que d'autres liquides comme l'ammoniaque ou le Formamide
sont à même d'avoir le même rôle de solvant mais par une biochimie
différente.
Si l'on va au bout de ce raisonnement, on peut donc classer Titan
comme une cible prioritaire pour découvrir une forme de vie étrange
en raison de la présence vraisemblablement d'une mixture d'eau et
d'ammoniaque.
Environnements terrestres extrêmes
La recherche d'une forme de vie étrange pourrait être facilitée
par une meilleure compréhension des environnements extrêmes de la
Terre. Il s'agit de milieux naturels réputés stériles mais connus
pour abriter des organismes complexes. En comprenant mieux la vie
sur Terre et sa faculté à s'adapter à ces régions, les scientifiques
auront une image plus claire pour rechercher sur d'autres objets
du Système Solaire des organismes vivants où les conditions nécessaires
ont pu être réunies ou peuvent l'être encore aujourd'hui comme c'est
le cas sur Mars.
Avant d'examiner le potentiel d'une planète extrasolaire à développer
une forme de vie, nous devrions d'abord étudier les limites du vivant
sur notre propre planète. Les tolérances dans les conditions extrêmes
sur Terre où la vie perdure sont beaucoup plus larges que ce que
nous pensions auparavant. De récentes recherches ont mis en évidence
que des micro-organismes se sont montrés remarquablement souples
dans le choix de leur cadre de vie. Ces micro-organismes prospèrent
dans des environnements aussi extrêmes que des réacteurs nucléaires
aux surfaces complètement gelées. Les sources thermales tapies aux
fonds des océans ont souvent été considérées comme l'origine de
la vie sur Terre. La plupart de ces conditions extrêmes se retrouvent
sur la planète Mars ou encore sur certaines lunes de Jupiter comme
Callisto et Europe.
Il est tout aussi intéressant de nous demander pourquoi certains
environnements terrestres n'ont apparemment pas suffi pour l'émergence
et l'évolution en toute quiétude d'une forme de vie. Cette étude
pourrait nous renseigner sur les signatures chimiques et morphologiques
d'environnements qui diffèrent considérablement de ceux de la Terre
et notamment de la part de planètes beaucoup plus massives.
La vie terrestre
La vie se définit comme une information complexe et codée qui peut
se répliquer, cette réplication devant se faire avec parfois des
erreurs pour permettre l'évolution. Or, on n'a pas trouvé de meilleur
support d'une information complexe que les chaînes carbonées de
la chimie organique. On peut songer à plusieurs autres supports
(des cristaux par exemple) mais aucun n'a la richesse des chaînes
carbonées qui permettent des combinaisons à l'infini. La chimie
du Silicium, par exemple, est très loin d'être aussi riche. De fait,
on ne trouve comme grosses molécules dans le milieu interstellaire
de notre Galaxie ou de galaxies très distantes, que des chaînes
carbonées.
Selon la NASA, est vivant tout système délimité sur le plan spatial
par une membrane semi-perméable de sa propre fabrication et capable
de s'auto-entretenir, ainsi que de se reproduire en fabriquant ses
propres constituants à partir d'énergie et/ou à partir d'éléments
extérieurs. La vie terrestre nécessite la présence conjuguée de
quatre facteurs. De l'énergie, généralement sous forme de rayonnement
stellaire, le carbone, habituellement sous forme de CO, de l'eau
à l'état liquide, qui est à la base de la vie, enfin un certain
nombre d'éléments chimiques, principalement de l'azote, du phosphore
et du soufre.
En s'appuyant sur ces 2 définitions on gardera à l'esprit que si
la vie extraterrestre existe, il y a une très grande probabilité
qu'elle se base également sur l'eau et la chimie du carbone. D'une
part l'eau est une molécule très courant dans l'Univers tout comme
cette chimie. Les observations les plus récentes de l'Univers ont
révélé que les ingrédients de la vie se trouvent un peu partout
dans l'Univers de sorte que l'on peut raisonnablement penser qu'un
processus similaire au nôtre s'est déclenché quelle part autour
d'une autre étoile.
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