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20.09.07 Comment voir une exoplanète
 


Aujourd'hui, 252 exoplanètes ont été découvertes. Elles ont toutes été détectées de façon indirecte par une des deux méthodes utilisées aujourd'hui par les astronomes.

La première repose sur la faible diminution périodique de la luminosité d'une étoile lorsqu'une planète passe devant son disque ; on parle alors de " transit photométrique ". La seconde est fondée sur l'infime perturbation du mouvement de l'étoile due à la présence d'une planète en orbite autour de celle-ci ; c'est la méthode des vitesses radiales.

En revanche, voir une exoplanète donc en fait détecter directement la lumière qu'elle réfléchit ou qu'elle émet, est très difficile, voire impossible dans certains cas.

Voir une exoplanète

Comme le montre l'image ci-dessous qui compare l'émission du Soleil et celui de la Terre à différentes longueurs d'ondes, la tâche est très dure. En effet, suivant la longueur d'onde considérée, l'étoile est de 10 milliards (dans le visible) à un million de fois (dans l'infrarouge vers 10 µm) plus brillante que la planète ! En d'autres termes, pour arriver à observer une planète similaire à la Terre autour de son étoile parent, il faut donc réussir à atténuer très fortement la lumière de l'étoile, sans affecter celle de la planète, pour ne pas être ébloui et réussir à séparer les 2 objets du fait que la planète est très proche de l'étoile.

On le voit, les difficultés sont bien réelles. Mais peut-être pas si insurmontables que cela. Clairement, aujourd'hui nos instruments terrestres et spatiaux ne nous permettent pas d'espérer voir une exoTerre. Cependant, on s'attend à ce que nos capacités de détections fassent un bond technologique significatif au cours de la prochaine décennie.

Aujourd'hui, pour tenter de voir ces planètes, 2 techniques sont étudiées : l'une adaptée aux longueurs d'onde infrarouges est l'interférométrie à frange noire ou nulling interferometry utilisant plusieurs télescopes, l'autre visant plutôt le domaine visible / infrarouge proche est la coronographie sur un télescope unique.

Frange noire

L'interférométrie en frange noire est une technique coronographique utilisée en astronomie et qui est au coeur de la mission spatiale Darwin de l'ESA pour la détection de planètes dans des systèmes extrasolaires.

Ce concept se base sur l'interférométrie, mais au lieu d'additionner les franges comme c'est le cas dans l'interférométrie classique, on les met en opposition de phase. Il s'agit alors d'éteindre la lumière de l'étoile en faisant se recombiner destructivement la lumière issue de l'étoile (frange noire), mais constructivement celle issue de la planète (frange brillante) dont la position est légèrement décalée sur le ciel, c'est-à-dire d'annuler la lumière du Soleil et de voir les planètes autour.

Pour cela, il s'agit de rechercher la meilleure qualité possible de l'extinction de la lumière, aux alentours de 10-6, valeur qui doit permettre de voir toutes les planètes autour d'une étoile. Des expériences menées par Thales Alenia Space ont permis d'atteindre 10-5 puis se rapprocher des 10-6.

Si l'on prend comme référent le Système Solaire, l'extinction du Soleil à 10-6 permet de voir toutes les planètes, même Mercure la plus proche du Soleil. Notre faculté à voir des exoplanètes dépendra de beaucoup de son niveau d'émission que de sa taille. Par exemple, il faut que la planète émette + que 10-6 que son Soleil.

Darwin

Darwin est ni plus ni moins la mission européenne la plus ambitieuse jamais conçue par l'ESA pour découvrir des planètes comparables à la Terre. La mission est si innovante que l'Agence doit auparavant maîtriser et valider certaines technologies en orbite. Un voire deux démonstrateurs (pour le vol en formation et les franges noires) seront nécessaires avant de lancer la mission.

Le lancement de Darwin n'est pas prévu avant 2015. Le programme est en stand-by. On devrait y voir plus clair lorsque le Comité consultatif en sciences spatiales de l'ESA et les groupes de travail scientifiques présélectionneront trois missions de catégorie M et trois missions de catégorie L pour la période 2015 - 2025.

 

Comparaison des émissions du Soleil et de la Terre à différentes longueurs d'ondes

 
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