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Le gel et l'élimination accélérés des hydrochlorofluorocarbones
(HCFC), substances chimiques utilisées pour remplacer des substances
encore plus préjudiciables pour la couche d'ozone, connues sous
le nom de CFC, ont été discutés par les gouvernements lors d'une
réunion internationale à Montréal, Canada.
De nouvelles évaluations scientifiques et techniques indiquent que
l'accélération du gel et de l'élimination des HCFC et de leurs produits
dérivés ne pourraient pas seule aider au rétablissement de la couche
d'ozone.
Une accélération pourrait également jouer un rôle important en réponse
à un autre défi environnemental majeur : le changement climatique.
Un nombre record de neuf pays, développés et en développement, ont
soumis six propositions différentes qui ont été discutées dans la
métropole canadienne entre le 17 et 21 septembre par près de 191
Parties ou gouvernements. Les négociations auront lieu pendant la
célébration du 20ème anniversaire Protocole de Montréal - traité
mondial pour la protection de la couche d'ozone.
Ce traité fut négocié en réponse aux préoccupations internationales
croissantes causées par l`apparition d'un trou dans la couche d'ozone
au dessus de l'Antarctique, trou provoqué par l'utilisation de substances
chimiques appauvrissant la couche d'ozone présentes dans des produits
comme les laques capillaires et le matériel anti-incendie.
Il y a une dizaine d'années, les HCFC, considérés moins dangereux
pour la couche d'ozone, étaient promus en remplacement des vieux
CFC et sont actuellement d'usage courant dans des produits tels
que les systèmes de réfrigération et de climatisation, et les mousses
d'extinction des incendies.
Le Protocole de Montréal, traité des Nations Unies pour la protection
de la couche d'ozone adopté en 1987, avait prévu que les pays industrialisés
parviennent à une élimination totale des HCFC en 2030, et en 2040
pour les pays en développement.
Cependant, les scientifiques et plusieurs gouvernements étudient
actuellement différentes options pour un gel plus rapide de la consommation
et de la production des HCFC, et ainsi devancer d'une décennie l'échéancier
d'élimination.
Ceci fait suite aux résultats de recherches indiquant que l'accélération
pourrait, au cours des prochaines décennies, fournir des réductions
d'émission cumulatives de dioxyde de carbone équivalentes probablement
à 18 à 25 milliards de tonnes métriques (18 à 25 gigatonnes), en
fonction du degré de réussite des gouvernements à encourager de
nouvelles alternatives technologiques protectrices de la couche
d'ozone et du climat.
Annuellement, cela devrait représenter une réduction de plus de
3,5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre d'origine humaine.
En revanche, le Protocole de Kyoto, traité majeur de réduction des
émissions de gaz à effet de serre, devait en principe permettre
de réduire les émissions des pays développés à tout juste un peu
plus de cinq pour cent en 2012.
Les avantages à terme d'une stratégie d'arrêt et d'élimination accélérée
des HCFC pourraient être au-delà de 18 à 25 milliards de tonnes
métriques, d'après un rapport récemment publié par le Comité d'évaluation
technologique et économique du Protocole de Montréal responsable
d'instruire les négociations à la conférence internationale au Canada,
et à peu près 38 milliards de tonnes (38 gigatonnes) de dioxyde
de carbone si l'accélération est accompagnée par la récupération
et la destruction de vieux équipements et mousses isolantes, et
l'amélioration du rendement énergétique.
Par exemple, un changement plus rapide aux alternatives des HCFC
pourrait bien stimuler l'innovation technologique avec une introduction
plus rapide d`équipements à meilleur rendement énergétique, qui
à leur tour aideraient à une réduction encore plus importante des
émissions de gaz à effet de serre.
La couche d'ozone et la santé humaine en profiteraient également.
Selon certains scénarios d'élimination accélérée, les niveaux d'ozone
pourraient revenir aux niveaux salubres d'avant 1980, quelques années
plus tôt que les prédictions scientifiques actuelles.
Les avantages incluraient une réduction du cancer de la peau, des
cataractes, et des dangers causés au système immunitaire humain,
ainsi que la réduction des dégâts causés aux écosystèmes agricoles
et naturels.
Achim Steiner, secrétaire général adjoint des Nations Unies et directeur
exécutif du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE)
responsable de la mise en ouvre du Protocole de Montréal, a déclaré:
" Le Protocole de Montréal est sans nul doute l'un des traités
multilatéraux les plus réussis, et je me réjouis de participer à
la célébration de deux décennies de réussite dans la ville canadienne
où il est né ".
" L'élimination des CFC n'a pas seulement mis la couche d'ozone
sur la voie de la guérison. Une nouvelle étude, publiée en mars
2007 par des scientifiques américains et néerlandais, démontre également
que le retrait des CFC a participé à la lutte contre les changements
climatiques. Mais le succès du traité est loin d'être terminé, une
variété de nouveaux et grands chapitres restant encore à écrire.
En effet, si les gouvernements adoptent l'action accélérée sur les
HCFC, nous pouvons nous attendre non seulement à un rapide rétablissement
de la couche d'ozone, mais également à une contribution importante
au défi du changement climatique ", a-t-il dit.
M. Steiner a ajouté: " De cette manière le traité démontrera
également que les accords environnementaux multilatéraux comme le
Protocole de Montréal et le Protocole de Kyoto incluent de plus
importants avantages environnementaux, sociaux et économiques que
ceux reconnus au départ. En bref, les traités qui travaillent ensemble
peuvent faire bien plus, plus rapidement et à moindre coût ".
John Baird, ministre canadien de l'Environnement, a déclaré : "
Le Protocole de Montréal original est un modèle de réussite extraordinaire
qui peut être atteint quand la communauté internationale agit en
communion pour faire face aux problèmes environnementaux. En sa
qualité de pays hôte de cette réunion, dont il est fier, le Canada
est convaincu que beaucoup plus peut être accompli, et c'est pour
cette raison que nous soutenons la stratégie d'élimination accélérée
des HCFC. Nous travaillerons avec les pays qui ont signé le Protocole
pour faciliter sa réalisation, et nous pousserons la communauté
internationale à suivre l'exemple de cette réussite qui a commencé
ici il y a 20 ans ".
La réunion des ministres de l'Environnement précède le Sommet des
chefs d'Etat convoqué par le secrétaire général de l'ONU, M. Ban
Kin-moon à New York le 24 septembre pour arriver à un consensus
sur la nécessité d'engager une action pour le climat et un pacte
global de réduction des émissions de gaz à effets de serre qui remplacera
le protocole de Kyoto à son expiration dans cinq ans.
Le gel et l'élimination accélérées des HCFC pourront offrir des
victoires rapides aux gouvernements concernés par le changement
climatique et favoriser un nouvel accord sur les émissions de gaz
à effet de serre avant l'expiration du Protocole de Kyoto en 2012,
a suggéré le PNUE.
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