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26.09.07 La simulation numérique repousse les limites de la connaissance de l'Univers
 
Une équipe de chercheurs français, sous la direction de Romain Teyssier, astrophysicien au CEA, a mené à terme, dans le cadre du Projet Horizon, la plus grande simulation jamais réalisée de la formation des structures de l'Univers. Cette simulation, qui s'est appuyée sur le nouveau supercalculateur BULL du Centre de Calcul Recherche et Technologie, va permettre aux astrophysiciens de comparer leurs modèles aux observations astronomiques avec un réalisme sans précédent.

L'accroissement prodigieux des moyens de calcul permet des avancées scientifiques toujours plus importantes. En astrophysique, la résolution des équations de la mécanique des fluides autogravitants à l'aide d'algorithmes toujours plus efficaces et sur des supercalculateurs toujours plus puissants permet de modéliser la formation des structures de l'univers. " Partant des "conditions initiales" de notre Univers, que l'on peut observer directement sur le rayonnement fossile à 3 degrés K1, il est possible de suivre les trajectoires individuelles d'un grand nombre de particules qui servent à décrire le fluide cosmologique ", explique Romain Teyssier.

Avec près de 70 milliards de particules et plus de 140 milliards de mailles, le calcul réalisé au CCRT représente le record absolu pour un système à N2 corps modélisé par ordinateur. Pour la première fois dans l'histoire du calcul scientifique, il est possible de décrire la moitié de l'univers observable tout en couvrant une galaxie comme la Voie Lactée avec plus d'une centaine de particules !

Pour simuler un tel volume avec autant de détails, les membres du Projet Horizon ont utilisé les 6144 processeurs Intel Itanium2® du calculateur BULL NovaScale 3045 récemment installé au CCRT pour faire fonctionner à plein régime le programme " RAMSES ". Celui-ci, développé au CEA en collaboration avec les astrophysiciens du Projet Horizon, met en jeu une grille adaptative3 permettant d'atteindre une finesse spatiale inégalée (l'équivalent d'une grille cubique de 262144 mailles de côté !). Grâce aux experts de BULL et du CCRT, ce programme a pu utiliser de façon optimale les ressources de l'ordinateur pendant près de deux mois, consommant plus de 18 Tera octets de mémoire vive et générant près de 50 Tera octets de données sur disque. Le même projet, réalisé sur un ordinateur individuel, aurait pris plus de mille ans !

" Avec cette nouvelle simulation, nous allons pouvoir prédire quelle est la distribution de matière dans l'Univers avec une précision et un réalisme sans précédent ", poursuit Romain Teyssier. " Nous pourrons bientôt comparer le modèle avec les observations de tout le ciel bientôt disponibles grâce à la mission spatiale Planck de l'Agence spatiale européenne, dont le lancement est prévu en 2008. Nous allons aussi préparer les futures expériences de lentille gravitationnelle4, comme le projet " Dark UNiverse Explorer " dont l'objectif est de déterminer la nature de l'énergie noire ".

© CEA

  Simulation de la distribution de la matière dans l'Univers

Simulation de la distribution de la matière et donc des premières structures de l'Univers

Crédit Projet Horizon Science Team

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