|
Pour la première fois, les astronomes européens présentent leurs
objectifs scientifiques pour les deux prochaines décennies dans
un document intitulé "Science Vision". Ce document est
l'aboutissement de deux ans de travail mené par le réseau ,
regroupant les agences européennes de moyen pour l'astronomie
et coordonné par l'
; il souligne le positionnement de l'Europe comme leader mondial
de l'astronomie et sa volonté de maintenir cette position. L'étape
suivante, dans un peu plus d'un an, sera la publication d'une
feuille de route définissant les moyens d'observation nécessaires
pour concrétiser cette vision, leur priorité, et un calendrier
de réalisation.
La mise en oeuvre de ce plan donnera toute sa place à l'Europe
dans la quête partagée par tous d'une meilleure compréhension
de l'Univers. "C'est une superbe occasion d'aider à la construction
d'un futur passionnant pour l'astronomie et la science" déclare
Tim de Zeeuw (Observatoire de Leiden, Hollande) qui a présidé
à cet effort de toute la communauté scientifique.
La "vision scientifique" d'ASTRONET brosse un vaste panorama des
questions scientifiques essentielles que l'astronomie européenne
devrait se poser dans les vingt ans à venir. Les quatre questions
clés sont :
- les extrêmes de l'Univers, depuis la nature de la matière
noire et de l'énergie noire qui composent plus de 95% de l'Univers,
jusqu'à la physique des objets tels que les trous noirs, les étoiles
à neutrons et les sursauts gamma ;
- la formation des galaxies, du stade embryonnaire jusqu'à
notre Voie lactée ;
- la formation des étoiles et des planètes,
et l'origine de la vie ;
- la question cruciale de notre place (l'humanité et notre
système solaire) dans ces schémas d'évolution.
Ces thèmes vont bien au-delà des frontières de l'astronomie traditionnelle
et englobent la physique, la biologie, ...
La prospective "Science Vision" définit également les nouveaux
moyens d'observation nécessaires pour atteindre ces objectifs,
tout en soulignant la nécessité de développer parallèlement la
théorie, les simulations numériques sur des moyens de calcul de
haut niveau, les bases de données astronomiques performantes qui
seront utilisées dans l'observatoire virtuel européen en cours
de développement ainsi que l'expérimentation astrophysique en
laboratoire.
"Ce rapport est une donnée majeure pour la constitution d'une
feuille de route des infrastructures, hiérarchisée et s'appuyant
sur les désirs de la communauté scientifique, fondamentale pour
maintenir l'Europe au premier rang de l'astronomie mondiale"
précise de Zeeuw.
L'astronomie européenne aujourd'hui très compétitive sur la scène
mondiale, est à la première place dans de nombreux domaines de
recherche, grâce à des percées comme :
- la première détection d'une exoplanète ;
- l'atterrissage de la sonde Huygens sur Titan ;
- la preuve de l'existence d'un trou noir supermassif au centre
de notre Galaxie ;
- la découverte des arcs gravitationnels autour d'amas de galaxies
;
- la preuve que la plupart des sursauts gamma sont dus à de gigantesques
explosions d'étoiles.
La montée de l'astronomie européenne au premier plan mondial à
la fin du siècle dernier résulte d'une vaste coopération qui s'est
notamment appuyée sur l'ESO pour l'astronomie optique sol et sur
l'ESA pour l'astronomie spatiale.
Le réseau ASTRONET
Pour renforcer cette position et l'étendre à toutes les branches
de l'astronomie et à tous les pays européens, un groupe d'agences
de moyens a crée le réseau
avec pour objectif la définition d'un vaste plan de développement
à long terme pour l'astronomie européenne. ASTRONET couvre tous
les domaines de l'astronomie, de la cosmologie à l'étude du système
solaire, toutes les fenêtres d'observation, dans l'espace et au
sol : le spectre électromagnétiques couvert dans sa totalité,
mais aussi la détection des particules cosmiques et des ondes
gravitationnelles. ASTRONET s'intéresse à toute la chaîne de recherche
astronomique, des grandes infrastructures et des développements
technologiques qui leur sont nécessaires jusqu'aux observations,
en passant par l'accès aux données, la modélisation, la théorie
et les besoins en ressources humaines nécessaires à ces développements.
Cet effort est comparable dans ses objectifs aux projections décennales
conduites aux Etats Unis ces cinquante dernières années: mais,
contrairement à ses homologues américains, ASTRONET a été créé
directement par les agences de moyens grâce au très fort soutien
de la Commission Européenne.
"Une vison partagée de l'astronomie européenne sur le long
terme est le premier pas essentiel dans ce processus et sera bientôt
suivi par une feuille de route détaillée sur l'infrastructure
et le développement technologique" déclare Johannes Andersen
(NOTSA, Danemark) président du Conseil d'ASTRONET, "ceci devant
être révisé régulièrement au fur et à mesure des percées scientifiques
et/ou technologiques."
Le document "Science Vision"
Le document "" publié aujourd'hui en est la première étape cruciale.
C'est le résultat d'un intense travail réalisé par des groupes
thématiques issus de la communauté scientifique et qui s'appuie
également sur les réactions de l'ensemble des scientifiques obtenues
à mi-parcours grâce à un forum web et lors d'un symposium ouvert
qui s'est tenu cette années à Poitiers et a rassemblé 228 chercheurs
de 31 pays. La préparation de la feuille de route détaillée de
l'infrastructure a commencé. Obtenir de la communauté un accord
sur des priorités, des choix difficiles et des équilibres délicats
va être une lourde tâche mais, ajoute de Zeeuw, "la solidarité
est une nécessité".
le document "Science Vision" (pdf, An, 15,07 Mo)
|