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Le scénario de référence
Tout d'abord, le scénario dit "de référence", selon lequel les politiques
énergétiques actuelles resteront inchangées à cet horizon. Il évalue
la croissance de la demande à 1,6 % par an sur la période 2005-2030,
avec un doublement préjudiciable des émissions de CO2 entre 1990
et 2030.
Le scénario alternatif
Ensuite, le scénario dit "alternatif", qui intègre des ajustements
des politiques énergétiques dans le domaine de la sécurité des approvisionnements
et de l'environnement. Il repose sur une augmentation de la demande
mondiale d'énergie réduite à 1,2 % par an. Dans ses grands principes,
il est le plus proche des projections de Total. Cependant, même
s'il est plus "sensible" à la question du changement climatique,
ce scénario n'est toujours pas satisfaisant à cet égard, car il
se traduit encore par une augmentation de 70 % des émissions de
dioxyde de carbone sur la même période.
450 stabilisation case
Parmi ses simulations, l'AIE a donc aussi développé un modèle, dit
"450 stabilisation case", répondant à la recommandation de stabiliser
les émissions de CO2 à 450 parties par million (ppm) à l'horizon
2050, émise par la communauté scientifique. Mais selon l'analyse
même de cet organisme, il faudrait produire des "efforts héroïques"
pour y parvenir. Cette simulation repose en effet sur plusieurs
sous-objectifs très ambitieux, parmi lesquels : 40 % de l'électricité
seraient produits à partir d'énergies renouvelables (contre 18 %
actuellement) ; la part du nucléaire passerait de 15 % aujourd'hui
à 22 % ; la fermeture des centrales électriques au charbon les plus
polluantes ; des véhicules consommant 60 % de carburant en moins
qu'en 2005, etc.
Enfin, elle suppose également que toutes les centrales à charbon mises en service après 2015 disposeront d'une filière de captage-stockage, comme celle que Total testera à Lacq, dans le sud-ouest de la France. La grande inertie qui caractérise les systèmes énergétiques, liée aux infrastructures et aux investissements lourds qu'ils nécessitent, ne permet d'envisager ce dernier cas de figure qu'à la condition que tous les pays émetteurs de CO2 s'engagent rapidement sur des objectifs très contraignants.
En réalité, en 2030, les énergies fossiles devraient répondre à 79 % de la demande d'énergie primaire (contre 81 % en 2005), avec une part du pétrole passant seulement de 35 % à 30 %.
© Marie Le Breton
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