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Si tout ce passe comme prévu, c'est le 10 octobre que doit décoller Atlantis pour la cinquième et dernière mission de service d'Hubble (STS-125, SM4). Il s'agira de rajeunir ce vieux télescope lancé en 1990 mais au combien emblématique.
Cette mission ne devait jamais voir le jour ! La perte de la navette Columbia en février 2003 avait forcé la NASA à remettre à plat l'ensemble de son programme de vols spatiaux habités. Parmi les décisions prises, figurait l'abandon de cette mission de service. Cela avait provoqué un tel tollé au sein de la communauté scientifique et décideurs politiques américains que l'Agence spatiale américaine avait été contrainte de faire marche arrière.
Notez que depuis son lancement en 1990 Hubble aura donc été visité 5 fois en tenant compte de la mission du 10 octobre. Il va de soit que les utilisateurs de ce télescope sont ravis de cette longévité exceptionnelle, mais, il y a fort à parier que les comptables de la NASA ont une autre vision de la chose : Les sommes dépensées pour l'entretenir et le mettre à niveau auraient permis de construire et lancer 2 Hubble !
SM4
Après plusieurs mois de préparation, les astronautes de la navette Atlantis s'apprêtent donc à le rejoindre pour la cinquième et dernière fois. Au cours des 5 sorties extravéhiculaires prévues, les astronautes installeront 2 nouveaux instruments scientifiques et répareront ce qui a besoin de l'être de façon à s'assurer qu'Hubble fonctionne normalement ces prochaines années. Au moins jusqu'en 2014, date à laquelle la NASA et l'ESA souhaitent avoir lancé James Webb, son successeur.
Objectifs de SM4
- Installation d'une caméra de nouvelle génération fonctionnant
dans les longueurs d'ondes de l'ultraviolet et du proche infrarouge
(WFC-3) ;
- Installation de COS, un spectromètre fonctionnant dans l'ultraviolet
(le plus sensible jamais installé sur Hubble) ;
- Réparation du spectrographe imageur du Télescope spatial (STIS)
;
- Remplacement des six gyroscopes ;
- Remplacement des 6 batteries, en fonction depuis le lancement
d'Hubble ;
- Installation d'un mécanisme sur le télescope pour faciliter un
rendez-vous orbital et un amarrage en mode automatique en prévision
d'une mission de désorbitation ou autre ;
- Installation des trois derniers NOBLs afin d'assurer la protection
thermique des compartiments à équipement dont l'isolation a été
dégradée par l'environnement spatial.
Wide Field Camera 3
Cette caméra, bien plus moderne que les 2 qui l'ont précédée fonctionnera dans le visible, l'ultraviolet et le proche-infrarouge (mais pas simultanément). Elle aura une capacité plus grande à distinguer des détails et un plus grand champ de vision que la WFC2.
Spectromètre COS
Ce spectromètre ultraviolet sera installé à la place du Costar, un ensemble de cinq miroirs correctifs qui avait été installé en 1993 pour corriger un défaut du miroir. Aujourd'hui, tous les instruments scientifiques d'Hubble prennent en compte ce défaut de courbure de sorte que le Costar est inutile.
La caméra pour observations panoramiques (ACS) et le spectrographe
imageur (STIS) sont en panne depuis plusieurs mois et seront donc
réparés. La caméra ACS est hors-service depuis janvier 2007
en raison qu'un court-circuit. On lui doit la plupart des images
les plus spectaculaires.
Spectrographe STIS
Quant au spectrographe STIS qui fonctionne dans 3 longueurs d'ondes
(l'ultraviolet, le visible et le proche infrarouge), il a subi une
panne d'électricité en 2004 et mis en hibernation afin de préserver
la possibilité de le réparer.
Cependant, il y a un risque que les astronautes n'arrivent pas à
le sauver. En effet, si l'installation d'un nouveau circuit d'alimentation
ne pose pas de problème, ce n'est pas le cas du panneau d'accès
qui n'a pas été conçu pour être ouvert. Il est fermé non pas par
4 vis mais 111. Pour corser le tout, elles sont de petites tailles
(les gants des astronautes ne sont pas très adaptés pour la manutention
de petits objets) de sorte que la NASA craitn qu'une de vis se perde
à l'intérieur de l'instrument.
Concernant la charge utile technique, les 6 piles qui stockent
l'énergie nécessaire au Télescope lorsqu'il passe dans l'ombre du
Soleil (la nuit) seront toutes changées. Les 6 gyroscopes et le
détecteur d'étoiles pour le guidage (FGS) également.
Gyroscopes
Les gyroscopes font partie du système de pointage très sophistiqué
de Hubble. Ils sont au nombre de six, et trois d'entre eux doivent
être parfaitement opérationnels pour pouvoir assurer la stabilité
du Télescope au moment des observations et de calculer précisément
la position de Hubble chaque fois que ce dernier change de position
de pointage.
Aujourd'hui, 3 sont en pannes, 2 fonctionnent et le dernier mis en réserve.
Enfin, les astronautes installeront un mécanisme de capture qui
permettra à un engin spatial robotisé de récupérer Hubble en s'amarrant
dessus pour le désorbiter. Les premières lumières des 2 nouveaux
instruments sont attendues début 2009, après recette et étalonnage.
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