Le Japon doit lancer le 11 septembre son premier cargo spatial à destination de la Station spatiale internationale. Ce lancement doit intervenir avant le 30 septembre sous peine d’être reporté à février 2010 car des accords avec les pécheurs locaux limitent le nombre de lancement depuis Tanegashima.
Pour cette mission, la JAXA utilisera pour la première fois l’H-2B. Il s’agit d’une version plus puissante de l’H-2A, un lanceur qui n’a pas réussi à s’imposer sur le marché des lancements commerciaux. L’H-2B a été développé pour lancer ce cargo spatial mais, la JAXA espère lui trouver des débouchés commerciaux. Les accords de backup qui existent entre Arianespace et Mitsubishi Heavy Industries (MHI) pour le H-2A pourraient concerner plus tard le H-2B et l’aider à conquérir quelques parts de marché.
Le véhicule de transfert japonais
Le laboratoire scientifique Kibo et l’HTV sont les contributions les plus visibles du Japon qui participe à hauteur de 12,8 % au programme de la Station spatiale internationale. Cela représente un investissement d’environ 10 milliards de dollars.
Le HTV est un véhicule de transfert automatique, nettement moins complexe que l'ATV. Son rôle est d'approvisionner le laboratoire scientifique Kibo et le reste de la Station si besoin est. Il peut transporter jusqu’à 6 tonnes de fret pressurisés et non pressurisés mais, pour son premier vol, seules 3,5 tonnes de fret seront livrées. Il sera contrôlé depuis le Centre spatial de Tsukuba de la JAXA qui gère également les activités scientifiques à bord et à l’extérieur de Kibo.
Ce véhicule sera le plus gros engin spatial jamais construit par le Japon. Long de 10 m et large de 4,4 m, pour un poids de 16,5 tonnes, ses dimensions sont similaires à celle de l'ATV. Il se compose d'un module pressurisé à l'intérieur duquel les astronautes pourront travailler lorsqu'il sera amarré à la Station et d'une section qui n'est pas pressurisée, utilisée pour transporter les charges utiles qui seront installées sur la plateforme de Kibo.
A la différence des vaisseaux Progress et ATV, l'HTV n'est pas conçu pour s'amarrer à la Station. En ce sens, il est nettement moins complexe que l'ATV européen. Il sera saisi par le bras de la Station pour être docker sur le port libre d'Harmony. A la fin de sa mission, il sera détruit dans l'atmosphère terrestre.
La Vision à long terme du Japon
Les ambitions spatiales du Japon vont principalement être guidées par un besoin évident de contrer autant que possible l’influence croissante de la Chine dans la région de l’Asie du Sud-Est et de maintenir son leadership sur la région qui tend à s’affaiblir.
Le Japon s’efforce donc de se s’assurer un accès autonome à l’espace. Il a dévoilé en 2005 un ambitieux projet à long terme d’exploration humaine du Système Solaire mais a reporté sa décision de s’engager plus en avant dans des activités de vol habité. Il continue néanmoins de travailler sur les technologies clés du transport spatial en attendant une décision en 2015 sur ces questions.
Parmi les études en cours, on citera celles portant sur les technologies nécessaires à la rentrée atmosphérique, aux systèmes réutilisables. A l’instar de l’ATV (projet
ARV), il existe un projet de faire évoluer l’HTV et de le doter de la capacité de retourner sur Terre une charge utile.